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mercredi 22 septembre 2010

Biodéconditionneur de Strasbourg : une première en France


Le premier biodéconditionneur français a été inauguré hier matin à Strasbourg . Sa mission : valoriser les déchets de l’industrie et des grandes surfaces alimentaires en les transformant en énergie.« Sur 100 tonnes de déchets ultimes, c’est-à-dire ceux destinés à l’enfouissement ou à l’incinération, en séparant le contenant du contenu, 90 % du poids peut être valorisé », explique Pierre-Antoine Villanova, directeur général de Sita Alsace. « Sur l’emballage, on ne peut pas grand-chose, poursuit-il, mais on peut utiliser le contenu pour produire de l’énergie. » D’où l’idée de traiter les invendus des grandes surfaces alimentaires et les refus de production de l’industrie agroalimentaire (par exemple un lot de soupe non conforme). « En réduisant la quantité de déchets ultimes, souligne le directeur général, on réduit également les besoins en capacité d’enfouissement ou d’incinération. » Ceci représente 30 000 tonnes de déchets alimentaires par an en Alsace. Sita a aussi incité plusieurs de ses gros clients à mettre en place un système de tri de leurs déchets pour se préparer à fournir le biodéconditionneur. Un hypermarché de la région de Strasbourg a ainsi augmenté de 55 % la valorisation de ses déchets.

Concrètement, les déchets alimentaires, encore emballés ou non, sont broyés dans une grande cuve pour donner une sorte de pâte. Ensuite, tout au long de la chaîne de production, les produits non conformes sont éliminés pour ne laisser qu’une « soupe » très épaisse, qui sera transportée vers les unités de méthanisation. À partir de ce substrat, il sera possible de produire 850 à 1 100 m 3 de gaz par tonne de matière sèche.

Les unités de méthanisation reposent sur la fermentation des matières organiques provenant de différentes sources. Boues de stations d’épuration, déchets agricoles (fumiersdivers et variés et lisiers, paille de végétaux, moût de raisin, petit lait), déchets alimentaires de restaurants et de cantines, restes de pain, invendus des grandes surfaces de commerces alimentaires (fruits, légumes, viandes, laitages et produits transformés), produits non conformes de l’industrie agroalimentaire à destination des humains.Tous ces produits mis ensemble en présence de bactéries méthanogènes fermentent et produisent du gaz méthane, ou biogaz, qui est ensuite utilisé pour produire de l’électricité. La chaleur produite par la fermentation est elle aussi récupérée. À la fin du cycle de fermentation, il reste un digestat qui
peut être épandu sur les champs pour servir d’engrais et d’amendement. Comme nous, les bactéries aiment un régime varié. Plus le mélange de biodéchets est diversifié , meilleure est la fermentation…