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mercredi 27 octobre 2010

Le dôme du Bundestag allemand : coeur du réacteur de la démocratie allemande



Nous commençons aujourd'hui une série de reportages consacrés à Berlin. Véritable chantier à ciel ouvert, la capitale allemande termine doucement sa mue engagée au lendemain de la chute du mur.

Nous débutons aujourd'hui par le Bundestag rénové dès 1993 par Norman Foster et plus spécifiquement par son dôme de verre et d'acier. Le Bubdestag (alors Reichstag) est conçu en 1894 par l'architecte Paul Wallot sous l'impulsion de Bismarck. Le dôme d'acier et de verre faisait déjà sensation à l'époque. Sa construction donna lieu à de vives discussions entre l'architecte et l'empereur Guillaume II qui redoutait que l'édifice, et surtout son dôme, ne surclasse le château.

Après avoir été détruit par l'incendie du Reichstag en 1933, l'édifice fut utilisé pour des expositions de propagande et agrandi pendant la guerre pour la position de DCA.

Dans les années 1960, la ruine fut reconstruite et servit à des fins parlementaires (le dôme dynamité en 1954, ne fut pas reconstruit).

Le bâtiment est rénové entre 1961 et 1973 par l'ex-RFA sans la coupole. Après la réunification allemande du 3 octobre 1990, le parlement allemand (Bundestag) décide le 20 juin 1991 le déménagement du parlement et du gouvernement fédéraux de Bonn à Berlin, et sa réintégration dans le palais du Reichstag.

La rénovation est confiée à Norman Foster en 1993 qui décide de renouer avec l'histoire du bâtiment en réintégrant le dôme de verre et d'acier.

Ce dôme est devenu une oeuvre en soi, accessible au public, elle offre une promenade spectaculaire dans le ciel de Berlin. Le ballet incessant des visiteurs, sorte de garde fou permanent, rappelle la fonction initiale du parlement : 'au peuple allemand'. On se trouve bien en présence du coeur du réacteur de la démocratie allemande, fondée sur la culture constante du dialogue entre l'ensemble des acteurs (élus, acteurs économiques et sociaux, citoyens). Chacun est dans son rôle et chacun est représentatif des acteurs qu'il fédère. Ce qui permet des échanges riches, qui prennent en compte l'ensemble des spécificités du peuple allemand. Le résultat : un bon équilibre du rapport de forces, qui finit par s'estomper, pour laisser la place aux échanges denses, de qualité, dans l'unique but de trouver des solutions ambitieuses, avec le plus grand dénominateur commun. On est loin du modèle français qui se caractérise par des échanges idéologiques, entre des acteurs peu représentatifs de ceux qu'ils sont censés représenter, avec à l'arrivée un rapport de forces malsain qui aboutit à des solutions peu ambitieuses, peu partagées et répondant mal aux défis de notre société.